Roanne

Dans le jardin de l’Hôtel de Livron…

Les Roannais peuvent assister à des spectacles dès le milieu du XVIIIe siècle. Louis Romainville, jeune comédien habitué aux routes du royaume, joue à Roanne entre janvier et mars 1756 après s’être produit l’année précédente avec sa troupe à Clermont-Ferrand et Chalon-sur-Saône. Les artistes évoluent alors sur des scènes de fortune, construites en bois et débâties une fois les représentations achevées. En 1773, un premier espace temporaire est aménagé dans le jardin de l’Hôtel de Livron, rue Joseph Dechelette, lors du passage de la comtesse d’Artois. À cette occasion, La Répétition, petite comédie en un acte et en prose mêlée d’ariettes, est donnée.

Rue Ducale, une salle amenée à durer…

Le théâtre en bois de l’Hôtel de Livron est déplacé rue Ducale, actuelle rue Jean Jaurès, en 1778. C’est Charles-Marie Gambon, négociant roannais, mécène et amateur d’art, qui fournit les décors. Trois ans après son inauguration, certains galandages menacent déjà de s’effondrer. La salle est modeste mais appelée à traverser quasiment tout le XIXe siècle : propriété privée, elle est affermée à la municipalité à partir de 1856 et se maintient en activité jusqu’en 1876 ! À partir du milieu du siècle, des travaux réguliers permettent d’accroître sensiblement sa jauge, de 640 places au début des années 1840 à 720 vingt ans plus tard.

« L’état de conservation [du théâtre de Roanne] laisse beaucoup à désirer, sans cependant que sa solidité soit compromise : les décors en général, le matériel de la scène, les loges destinées au public ont besoin d’urgentes réparations et propreté. Il n’existe pas de foyer et les cabinets où les artistes s’habillent sont insuffisants. La position du bâtiment rend la salle excessivement froide en hiver [et] comme les moyens de chauffage sont défectueux et incomplets, elle est inhabitable si le froid est rigoureux ».

Le sous-préfet de Roanne au préfet de la Loire, 1854