Annonay

De rares comédiens se contentent de peu…

Pendant longtemps Annonay ne profite que de la venue très épisodique de troupe de comédiens empruntant la vallée du Rhône et circulant entre Provence et Lyonnais. Il faut dire que les salles de spectacle dignes d’intérêt sont plus nombreuses une fois passée Avignon ou une fois atteinte la capitale des Gaules. La modestie des locaux proposés aux comédiens de passage entre le milieu des années 1840 et celui de la décennie suivante n’incitent jamais aux descriptions précises. Les artistes applaudis au cours des années 1850 le sont dans une salle du limonadier Lambert. Taverniers et aubergistes se lancent parfois dans une activité de spectacle susceptible d’attirer de nouveaux clients. Précurseurs des cafés-concerts des années 1860-1880, ils offrent alors aux comédiens des conditions de représentation bien éloignées de celles des grands théâtres du Massif central.

1887, enfin !

En décalage certain par rapport aux autres villes préfectures du Massif central mais dans un tempo proche de celui de Mende, au pied du mont Mimat, Annonay peut ouvrir en grand les portes de son théâtre. L’Ardèche attend donc la Belle Époque pour entrer de plain-pied dans l’ère moderne des spectacles. Le théâtre est construit en 1887 sur l’emplacement de l’ancien couvent des Franciscains, place des Cordeliers. Les spectateurs y pénètrent depuis trois portes centrales desservies par une volée de cinq marches ; trois baies en plein cintre structurent le premier étage et laissent largement pénétrer la lumière à l’intérieur du bâtiment. À son fronton s’affiche fièrement la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité ».