Le Puy-en-Velay

Grand Théâtre du Puy-en-Velay

A la première Comédie ponote…

Les Ponots peuvent dès 1775 s’installer au sein de leur Comédie, rue des Haies. Construite sur des plans de Portal, architecte à la mode, elle est établie « sur le modèle italien ». Charmante d’élégance et de bon goût, elle offre 500 places et compte deux rangs de loges. Trente ans plus tard, la salle n’est déjà plus que l’ombre d’elle-même. La rue qui la dessert est devenue malsaine et le bâtiment est mal sécurisé. Jugée en très mauvais état, exposée au drame de l’incendie, elle nécessite tant de réparations que la municipalité réfléchit alors à la construction d’une nouvelle salle de spectacles, dans un emplacement plus vaste, plus aéré et plus commode. Le coût les dissuade finalement et les réduit à simplement réhabiliter celle qu’ils désignent alors comme « la vieille salle », à partir de 1807. Le théâtre tient au fil du siècle à coup de travaux successifs mais sans jamais lui permettre de renouer avec son lustre initial ; en 1844, elle est décrite comme « sordide » et « considérée comme le conservatoire des Cloportes ». Très engageant ! Son exploitation est poussée jusqu’en 1880 avant sa fermeture définitive.

Du théâtre… à l’Alcazar !

Plus de salle, plus de spectacle ? Entre la destruction de l’ancienne Comédie en 1881 et l’ouverture du nouveau théâtre en 1893, la ville est dépourvue de salle municipale officielle. C’est l’Alcazar, café-chantant depuis 1867 devenu café-concert, à l’emplacement de l’actuel Café des Colonnes, qui va être investi par les entrepreneurs. Construite sur le Foirail et pouvant accueillir jusqu’à 1000 spectateurs, la salle est pourtant jugée trop exigüe et mal aménagée. Directeur expérimenté vu à la tête de plusieurs scènes du Midi, M. Reymond en obtient la jouissance exclusive entre 1882 et 1885, élargissant notamment la scène à ses frais. Dès 1886, la ville reprend toute sa place : elle décide de louer directement la salle à son propriétaire, M. Morel, et investit à son tour en banquettes, rideau de scène, pendilles, tentures rouges. Les décors restent basiques mais l’illusion est permise. Au moins pour quelques saisons avant que comédiens et spectateurs jouissent d’un écrin à la hauteur de leurs envies de divertissement !