Thermes en montagne
Au coeur de la montagne bourbonnaise
Une activité thermale curative se développe très tôt au XIXe siècle à Bourbon-L’Archambault mais il faut attendre 1878 pour voir émerger durablement un vrai projet dynamique. Et ici comme bien souvent ailleurs, le tourisme du soin ne va pas sans une activité de spectacle haute en couleurs ! À la suite de la construction du Grand Établissement thermal endossée par Charles Le Cœur en 1880, un casino doté d’un théâtre en propre est construit en 1889. Entre les murs d’une gentilhommière de style néo-classique, chacun peut désormais profiter, en saison, des spectacles proposés au théâtre mais également danser et jouer dans les salles dédiées. L’établissement cède au goût du temps et ne peut résister à l’ouverture d’une salle de cinéma… il faut aux curistes amateurs patienter en un peu toutefois car ce n’est qu’à partir de 1935 qu’un écran est définitivement installé !
Quand le Mont-Dore s’éveille au spectacle…
Au Mont Dore, on se baigne, et au XVIIIe siècle, les bassins antiques sont toujours utilisés par la population locale. Il est pourtant temps de penser un établissement thermal moderne digne du nouveau siècle. Le prime aménagement de la station puis la construction et l’agrandissement des thermes reviennent aux Ledru, Louis-Charles, le père, tout d’abord, à partir de 1815, à Agis, le fils, ensuite au cours des années 1840. C’est à partir de 1878 et de la grande vogue thermale que le Mont Dore se dote des équipements de confort pour les baigneurs. Il eut été impossible ici aussi de ne pas pouvoir se délasser au spectacle ! Les avant-projets gouachés colorés laissent alors espérer un geste architectural remarquable. Un théâtre est bientôt intégré au Casino flambant neuf signé Ledru Gaultier de Biauzat, en 1882, rue Meynadier. Le Mont Dore s’impose alors comme l’une des étapes incontournables des tournées des artistes vedettes des grandes agences parisiennes. En 1899, la fameuse Félicia Mallet de l’Agence Dorval vient faire la démonstration de tout son talent au cœur du Sancy. À travers le Massif central, depuis Néris-les-Bains et avant de filer à Arcachon, la belle se produit évidemment au Mont-Dore !
Le rideau se lève sur la Bourboule !
La Bourboule profite dès 1875 de son statut de commune autonome pour développer son activité thermale. L’exploitation des eaux passe par la construction des Grands thermes et des Thermes Choussy puis le lancement de deux casinos en 1890 et 1892. C’est en 1894 qu’une salle de spectacles est aménagée. Au Casino des Thermes, dit des « Cariatides » en raison de son décor de façade, les clients empruntent l’escalier d’honneur depuis le grand hall et accèdent à un palier orné de toiles peintes signées Charles Gouin ; de là, ils peuvent alors entrer dans la salle de spectacle à l’italienne. La belle société des curistes profite également de la promenade le long de la Dordogne et des bains. Car La Bourboule devient désormais un des hauts lieux du thermalisme auvergnat. Il faut dire que l’arrivée du train en 1899 puis l’inauguration d’un tramway et d’un funiculaire en 1902 en facilitent l’accès et en agrémentent le séjour !