Vallées aveyronnaises
Efforts redoublés à Millau !
Une Maison pour le Peuple !
Une vraie salle de spectacle est un temps envisagée place de la Capelle, là où les Millavois ont pris l’habitude de se retrouver, mais le remblais proposé pour l’édification d’une nouvelle salle ne présente pas toutes les garanties de sécurité requises. Un vent nouveau souffle bientôt sur le début du siècle et les valeurs socialistes promues ici comme en d’autres point du Massif central inspirent bientôt un tout autre projet. Soufflé par le médecin et conseiller municipal Bompaire, le projet de création d’une Maison du Peuple voit le jour dès 1902. Étienne Lacure, architecte de la ville, se charge d’en conduire l’étude et présente l’année suivante deux programmes architecturaux différents. Si le projet d’une Maison du Peuple, d’une Université populaire et d’une Bourse du Travail dans les murs de la halle aux grains est un temps imaginé, c’est finalement un immeuble ad hoc construit au fond du jardin de l’Hôtel de Ville qui est finalement retenu ; la façade principale s’ouvrira sur le boulevard Saint-Antoine. Les travaux de décaissement et de terrassement nécessaires au bâtiment et son enterrement partiel laissent craindre aux esprits chagrins la construction d’une cave peu engageante… Le projet est finalement lancé dès 1904 et malgré l’inachèvement des travaux, syndicats et coopérateurs s’y voient déjà, un grand rassemblement ouvrier festif réunissant près de 2000 personnes y est même organisé dès le mois de décembre ; près de onze mois avant la fin des travaux en novembre 1905. La grande salle de coopérative ouvrière accueille manifestations militantes et représentations théâtrales avec estrade et tribunes. Une nouvelle veine résolument populaire est ainsi embrassée à l’aune du nouveau siècle. Dès 1928, la Maison du Peuple est transformée en véritable théâtre avec scène, loges et balcon en U avec baignoires. Quel spectacle !
Les causses lozériens… terre théâtrale inhospitalière !
Au pied du Causse Méjean, à Florac, de jeunes amateurs jouent la comédie en 1850 dans la remise de l’aubergiste Boudet, décorée pour l’occasion de deux rideaux rouges et deux blancs ; ils sont entre 300 et 400 à les applaudir, aux premiers rangs desquels les négociants en vue de la ville, les Broussous, Teissonnière, Bernard et Delpuech. En 1891, c’est à l’initiative du chef de musique local, M. Brousse, qu’une salle est aménagée pour se divertir. Plus à l’Ouest, au cœur du Gévaudan, entre Boulaine, Aubrac et Causses du Sud, les troupes de Louise Gannel et de Rongier se produisent à Marvejols en 1889 et 1898. Dans quelles conditions ? Les archives ont décidé de rester muettes à ce sujet… !